Ecouter son corps
"J'écoute mon corps", c'est une phrase que je répète souvent. Laisser faire son instinct, faire preuve de bon sens, retour au naturel sans trop forcer les choses, sans surmédicalisation.
Je crois que cela s'applique dans beaucoup de domaines:
- alimentation: au lieu de se forcer à manger à heures fixes pré -établies, mangeons quand on a faim, il faut aussi se fier à son instinct "J'ai envie ou pas de tel aliment"... par exemple, je n'aime pas le lait depuis toute petite, on me forçait "pour grandir" ; je sais maintenant que l'on peut se procurer du calcium autrement que par le lait. Cela aurait évité beaucoup de matins difficiles devant le bol de lait. J'ai maintenant tout simplement un blocage vis-à vis du lait.
De même, si l'alimentation est déséquilibrée, le corps nous le fait sentir rapidement (prise de poids, lourdeur d'estomac, boutons, etc) et nous devrions le prendre en compte. On a chacun son "poids de forme" qu'il faudrait respecter plus ou moins.
- Rythme: il y a des heures où l'on est plus ou moins concentré, savez-vous lesquelles? par exemple, je sais que je me réveille facilement à 6h30 ou à 8h. Le lever à 7h est plus dur, cela doit être au milieu d'un cycle. Changer les heures du réveil permet de trouver "son heure". De même, au travail j'essaie de m'organiser pour écrire les gros dossiers entre 10 et 12h, et je me garde les coups de fil, les recherches faciles pour le début d'après-midi. Entre 17 et 20h j'ai de nouveau un relan d'énergie.
Les saisons jouent évidemment. J'ai besoin de mes 10 min de soleil par jour sinon je déprime progressivement. C'est prouvé? cela correspond à nos besoins de vitamine D? ah bon, mais je le sentais déjà sans le savoir.
- Pour les nanas, le cyle menstruel joue beaucoup. Je sais que la veille de mes règles, je me lève réellement éreintée, et je ne peux pas y faire grand chose, le corps se fatigue alors j'essaie de ne pas prévoir trop d'efforts et de me reposer.
De même pour celles qui sont en désir d'enfant, cela ne sert à rien de s'acharner et compter les cycles, prendre la température, etc. Le corps sait. Il a été démontré que l'on faisait plus attention à son allure et que l'on s'habillait avec des couleurs plus gaies et voyantes pendant la période d'ovulation (pour se faire remarquer des hommes). Vous aurez envie de faire des calins au bon moment si vous vous laissez un peu aller (je sais c'est pas facile de ne pas y penser, on veut faire au mieux et au plus vite, on manque facilement de patience, mais bon). Je crois qu'il faut que je fasse des efforts du côté patience. C'est pas encore ça. C'est bête, mais j'ai souvent besoin de temps (je suis née 2 semaines "en retard", j'ai été réglée tard: à 16 ans, j'ai des cycles menstruels longs voir très longs (9 semaines le dernier), j'aime prendre mon temps). Alors pour le désir d'enfant, je crois que ça me prendra peut-être plus de temps que les autres mais il faut que je me fasse une raison et que j'apprenne la patience.
- maladies: je ne tombe pas souvent malade ; en général ça se soigne avec gros dodo / vitamine C / aspirine ; mais la dernière fois que j'ai attrapé un petit rhume, je n'ai pas voulu prendre quoi que ce soit. Pour voir. Alors j'ai beaucoup bu, mangé léger, dormi à peu 12h par nuit pendant une semaine et fait le minimum d'activités obligatoires. En gros j'ai bouquiné. Et je savais que mon corps était en état de "fatigue tranquille" mais pas en état de "douleur alarmante", donc ce que je faisais était utile. C'est passé en une semaine, je crois qu'avec des vitamines et aspirine cela n'aurait pas changé grand chose.
C'est vrai que lorsqu'on travaille avec des réunions importantes, il faut être au top de sa forme tout le temps, mais je crois qu'il faut se laisser aller de temps en temps, sinon on cache les symptômes, cela s'accumule et résultat: on tombe malade en vacances, lorsque le corps "se détend" et baisse la garde. (Cela arrive à pas mal de personnes stressées de mon entourage). Cela peut aussi dériver en maladie psycho-somatique qui peut se révéler sous toutes les formes ; pour ma part, lorsque je suis stressée ou crevée, j'ai mal au ventre et j'ai un kyste au poignet qui ressort et qui me fait mal. Des fois il apparait avant même que j'ai conscience de ma fatigue. Cela disparait le week-end en général.
L'idée d'écouter son corps est de considérer que la maladie est une réaction naturelle du corps, un travail qu'il effectue qu'il faut savoir respecter, accompagner. Nager dans le sens du fleuve en quelque sorte. Médicamenter à outrance serait nager à contre -courant. Attention je ne dis pas qu'il faut se débarasser tout le temps des médicaments bien sûr. Mais juger quand il est nécessaire ou pas d'en prendre ou d'en donner à son enfant par exemple. Respecter les moments de fatigue. D'où l'importance de se faire confiance à soi, pas forcément au livre, au médecin, à la voisine. Parce qu'il n'y a pas de règles valables pour tout le monde.
Par exemple, lorsque l'on a de la fièvre, la température du corps monte pour tuer les microbes et nettoyer le corps de l'intérieur. Il vaut mieux donc rester au lit au chaud et boire que de mettre à tout pris des compresses froides pour faire vite baisser la fièvre. Le corps n'aura pas le temps d'avoir fait son "travail".
Si un enfant s'agite, s'énerve, court partout sans raison apparente, peut-être le fait-il pour augmenter la température de son corps. Le laisser faire dans les limites du raisonnable.
La nature est tellement bien faite! Je crois aussi que l'on vit à une époque où l'on privilégie le moral sur le physique, je veux dire on va chez le psychologue, on parle de ce qui ne va pas, on lit, etc et on considère que le corps doit obéir à la raison, point. Je crois qu'il faut revenir un peu aux bases, au corps, à la nature.
Ne pas avoir envie de sortir, de voir du monde, de parler : je crois qu'il faut aussi le considérer comme un message du corps et pas un caprice. Annuler une soirée et dire "ça me tente pas ce soir, désolée, ce sera pour la prochaine fois" n'est pas si dur à dire quand on y pense.
A force on apprend à mieux se connaître, à savoir ce que l'on est capable de faire, de supporter, de connaitre nos limites.
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