INside / OUTside
Pendant ces vacances, destination Paris et Grenoble chez la (belle)-famille... rien d'extraordinaire mais le temps, la tranquilité, la présence de mes proches que je ne vois pas si souvent, c'est déjà beaucoup.
Le principal changement, mis à part le fait que je ne travaillais pas et que j'avais pas de notion du jour et de l'heure (qu'est ce que c'est agréable!), c'est que j'ai passé une grande partie de mon temps DEHORS: à me ballader dans les quartiers que j'aime de Paris et dans la moyenne et haute montagne. Oh, pas des randos, non des ballades tranquilou mais je me suis rendue compte que pendant l'année, je n'avais pas autant de temps pour me ballader dehors.
J'ai eu l'impression que je retrouvais le naturel, l'air pur. J'y ai retrouvé une sérennité, un calme, une osmose. Tout comme il y a des plantes d'intérieur et des plantes d'extérieur, des animaux d'appartement, des sports d'intérieur ou de plein air, je crois que notre mode de vie actuel tend à nous faire devenir des "êtres d'intérieur" et l'on oublie que ce n'est pas ce que l'on est et que l'on ne pourra jamais le devenir et être heureux...Nos racines sont la nature et pour notre équilibre, je crois qu'il faut garder ce contact permanent avec la terre...
Comme l'élevage hors sol des poulets qui ne voient jamais la lumière du jour, nous et nos enfants naissons dans le bitume, y grandissons, y travaillons, y jouons.
On va travailler dans notre boîte (entreprise) en caisse (voiture), s'amuser dans une boîte de nuit, et dormir dans nos appartements bien sécurisés, faire du sport dans un gymnase fermé, manger des boîtes de conserve, se divertir devant un rectangle (TV, ordinateur, console, cinéma)... et la terre, la nature, les animaux, les saisons? Nos goûts dérivent de ceux des industriels : toujours plus salé, plus sucré ; la vue est accaparée par les 10000 messages publicitaires que l'on voit sans s'en rendre compte tous les jours ; l'odeur celle des parfums chimiques, de synthèse que l'on utilise pour la fausse cosmétique, pour faire sentir le (faux) propre à notre maison, notre voiture, nos vêtements ; l'ouïe, celle du bruit incessant des klaxons, des cris, d'où la surprise presque l'inquiétude quand il y a du silence, tellement inhabituel.
Oui je suis citadine, non je n'ai jamais vécu à la campagne et j'imagine qu'il y a aussi ses inconvénients comme pour tout, mais je commence à en avoir marre de la vie à la ville.
Les campagnes sont désertées parce que le travail se trouve dans les grandes villes. Nous nous y entassons, et il y a chaque jour mois d'espace, plus de demandes, les logements sont toujours plus chers, les services basiques de mois en moins disponibles (hôpitaux, crèches, écoles, etc), le temps est un luxe à l'heure où l'on passe plusieurs heures par jour à attendre dans les bouchons, dans les magasins, à la banque, à la poste, quoi que l'on fasse, des milliers de personnes le font en même temps; où est la logique? Même si mon quotidien personnel n'est pas aussi noir, est-ce-que je veux donner cette vie-là à mes enfants? Bien sûr que non mais les alternatives sont tellement difficiles à notre échelle. Elles dépendent des entrepreneurs et des politiques et ce n'est pas en train d'aller dans la bonne direction. Dur de rester optimiste dans ces moments là.
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